Organisation du travail

Les causes des troubles psychosociaux sont à rechercher dans l’organisation du travail, c’est à dire dans la façon dont le travail est structuré, organisé au sein de l’entreprise (cela concerne la charge de travail, la durée et l’aménagement du temps de travail, les conditions d’exercice de l’activité, la définition du contenu du poste et des résultats attendus, de l’organigramme, les processus d’évaluation et de contrôle du travail, les restructurations, le recours à la sous-traitance, la dynamique des relations interpersonnelles, l’impact de l’activité de l’entreprise sur le voisinage et l’environnement, etc.).

Un collège d’experts sur le suivi statistique des risques psychosociaux au travail a été formé à la suite d’une demande du Ministre en charge du travail, Xavier Bertrand.
Ce collège d’expertise a été constitué fin 2008 par l’INSEE qui en assure l’animation. Selon le principe des collèges d’expertise scientifique, il travaille en toute indépendance.
Il comprend des économistes, des ergonomes, des épidémiologistes, un chercheur en gestion, des chercheurs en médecine du travail, des psychologues et psychiatres, des sociologues et des statisticiens. Les membres du collège ont été choisis sur la base de leur reconnaissance scientifique.
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Ce collège d’experts a remis son rapport final le 11 avril 2011 au Ministre du travail Xavier Bertrand.
Ce rapport fait aujourd’hui référence pour tous les professionnels de la santé au travail qui s’intéressent à ce sujet.

Les facteurs psychosociaux de risque au travail mis en évidence et retenus par ce collège peuvent être regroupés autour de 6 axes ­:

Human et Sens-shema FACTEURS DE RISQUES

1.La charge de travail
c’est à dire le temps (durée et organisation du temps de travail) et l’intensité de travail, sa complexité, les horaires contraignants, la relation au public, le contact avec la souffrance (soignants), un environnement agressif, bruyant, la peur au travail, la pauvreté du contenu du travail, les exigences contradictoires, l’impossibilité de faire un travail de qualité, des objectifs disproportionnés ou mal définis, une surcharge ou sous-charge de travail, le changement en permanence.

2.Les exigences émotionnelles
Les exigences émotionnelles concernent la nécessité de façonner ses propres émotions pour les adapter aux personnes avec qui on est en relation, et devoir cacher ses émotions.

3.Insuffisance de l’autonomie individuelle ou collective
Le manque d’autonomie c’est l’impossibilité d’anticiper, de prendre des décisions, de faire des choix. C’est également un défaut de développement culturel et d’utilisation des compétences, la monotonie et l’ennui.

4.La mauvaise qualité des rapports sociaux au travail
Les rapports sociaux au travail traitent de la qualité des relations entre les travailleurs, avec la direction et le management, le public, les malades et leur famille, etc. … C’est également le soutien apporté par l’entourage de travail, le manque de reconnaissance du travail réalisé ainsi que les comportements injustes.

5.Les conflits de valeur :
Les conflits de valeur apparaissent lorsqu’il est fait obligation de travailler d’une certaine façon qui vient en désaccord avec nos propres valeurs, ou lorsqu’il y a perte de sens du travail, sentiment d’injustice ou encore que faire un travail de qualité est empêché.

6.L’insécurité de la situation de travail :
C’est à dire l’insécurité de l’emploi, de la carrière, de l’avenir dans l’entreprise, des perspectives d’évolution. C’est également la précarité de l’emploi,  le travail non soutenable dans lequel on ne pourra pas durer aussi longtemps qu’on le voudrait, ou la peur du chômage.­

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On parle beaucoup de travail comme facteur de souffrance, mais il ne faut pas oublier que le travail est un puissant opérateur de santé.
 Le travail a une place centrale dans la construction de l’identité de l’individu et de sa santé. Le travail ne se résume pas seulement à la production de richesse, c’est aussi une activité de production dans laquelle le sujet investit son intelligence, son ingéniosité, sa subjectivité, son affectivité et sa personnalité toute entière. C’est également un espace de construction de l’individu dans son individualité et c’est aussi un « vivre ensemble ».  Aussi, la seule solution à la dégradation de la santé mentale au travail est de repenser le travail.

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Pour en savoir plus :

Accéder ici au rapport d’expertise sur le suivi des risques psychosociaux faisant suite à la demande du Ministre du travail, de l’emploi et de la santé.

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