Abécédaire

ADDICTION AU TRAVAIL
L’addiction au travail définit l’incapacité à se détacher psychologiquement du travail (attitude compulsive), ce qui est néfaste pour la santé ou le bien-être des personnes et pour leur performance professionnelle.

BORE-OUT
Pathologie psychologique induite par l’absence de travail et l’ennui qui conduisent l’individu à l’insatisfaction voire à la frustration. Au même titre que la surcharge de travail, l’ennui est un risque psychosocial à prendre en compte au sein de l’entreprise. Ce phénomène, qui n’est pas nouveau, peut être intentionnel. Connu sous le nom de pathologie de la « placardisation », il peut permettre de se débarrasser de salariés sans avoir à les licencier. Il s’agit de confier un poste bien en dessous des compétences d’un salarié pour l’encourager à la démission.

BURNOUT
Un  état d’épuisement professionnel à la fois physique, émotionnel et mental qui résulte d’un investissement prolongé dans des situation de travail exigeantes sur le plan professionnel.
On peut décrire la victime de burnout comme un travailleur, surchargé, qui s’épuise littéralement à satisfaire des objectifs quantitatifs tellement élevés qu’ils peuvent lui paraître absurdes. Il travaille sur de nombreux projets sans jamais avoir le sentiment d’avoir pleinement accompli son travail (qualité empêchée), n’éprouve aucune satisfaction à son travail, ne peut atteindre l’objectif fixé et, ne bénéficiant pas d’une reconnaissance suffisante de la part de son entourage professionnel, perd progressivement le sens de son travail (conflits de valeur).

Le burnout se caractérise par 3 dimensions :

  • L’épuisement professionnel physique, émotionnel et psychique
  • Le cynisme vis-à-vis du travail
  • La diminution de l’accomplissement personnel au travail.

L’épuisement professionnel est un processus de dégradation du rapport subjectif de l’individu à son travail, processus au bout duquel, complètement vidé de ses ressources (physiques, émotionnelles et mentales), il s’écroule.

BROWN-OUT
Une perte d’énergie totale pour son travail, celui-ci n’ayant plus aucun sens pour l’individu, allant même jusqu’à l’encontre de ses propres valeurs.

EMOTION
L’émotion est un mouvement énergétique interne et indicible, d’une durée d’un instant à quelques minutes, exerçant une action métabolique significative.
L’émotion est une réaction corporelle à un stimulus affectif, environnemental ou psychologique qui nous permet de mobiliser nos ressources pour agir de la manière la plus pertinente aux variations de notre environnement. Elle est un des fondements de la capacité d’adaptation de l’espèce humaine. L’émotion ressentie par rapport à une situation est propre à chaque individu, à son passé et son histoire de vie, ses capacités intellectuelles, son état psychologique. Les émotions impliquent des répercussions physiques du ressentiment psychologique initial : la tristesse peut provoquer les larmes, la peur peut déclencher un cri, la joie génère un grand sourire. Chaque émotion a ses particularités propres et amène à des réponses spécifiques.

HARCELEMENT AU TRAVAIL
Le harcèlement moral et le harcèlement sexuel font l’objet de dispositions législatives (Art. L. 1152-1 et L. 1153-1 du Code du travail).
Défini par le Code du travail, le harcèlement moral se manifeste par « des agissements répétés qui ont pour objet ou pour effet une dégradation des conditions de travail susceptible de porter atteinte aux droits de la personne du salarié au travail et à sa dignité, d’altérer sa santé physique ou mentale ou de compromettre son avenir professionnel« .
Ou toutes conduites abusives (gestes, paroles, comportements, attitudes) qui portent atteinte, par leur répétition ou leur systématisation, à la dignité ou à l’intégrité psychique ou physique d’une personne, mettant en péril l’emploi de celle-ci ou dégradant le climat de travail (selon Marie-France Hirigoyen).
Contrairement au harcèlement moral notamment caractérisé par des agissements répétés, un seul acte suffit à caractériser le harcèlement discriminatoire dès lors que cet acte peut être relié à l’un des 18 motifs prohibés énoncés par l’article L.1132-1 du Code du travail.

KAROSHI
A la différence du burnout qui s’installe progressivement, le karoshi, décrit il y a 50 ans par les japonais, désigne la mort subite d’un travailleur suite à un surcroit de travail et un stress important, par infarctus du myocarde massif ou par accident vasculaire cérébral.

MAL ÊTRE
Le mal-être au travail est un état émotionnel en lien avec le contexte organisationnel et relationnel pouvant aller jusqu’à une souffrance pathologique. Il est composé d’inquiétudes plus ou moins diffuses sur sa condition, son avenir, jusqu’à une perte de repères des salariés sur la place qu’ils occupent dans l’organisation, voire à un sentiment d’instabilité constant.
Le mal-être peut s’exprimer par un mal-vivre ensemble : la perte de confiance en soi-même va souvent de pair avec une perte de confiance en les autres. Dans ce sens, il peut déboucher sur des querelles entre salariés pouvant aller jusqu’à des violences (agressions verbales et/ou physiques).

MALADIE, SYNDROME, SYMPTOMES

  •  La maladie correspond à une altération des fonctions ou de la santé de l’individu. La maladie désigne donc une entité particulière qui renvoie à des causes, des symptômes et des traitements thérapeutiques. Exemple : le diabète.
  • Le syndrome est un ensemble de signes cliniques ou de symptômes qui apparaissent plus ou moins simultanément.
  • Le symptôme est l’expression subjective d’effets ressentis par le malade, alors que les signes cliniques sont l’expression objective déduite par le professionnel de santé qui réalise le diagnostic.

PRESENTEISME
Il caractérise le phénomène selon lequel, le salarié est présent à son poste alors que son état de santé physique ou mental ne lui permet pas d’être productif. Il peut être défini de 3 manières :

  • Être présent sur son lieu de travail mais « de manière paradoxale », sans engagement, sans être complètement en possession de ses moyens (perte de concentration, perte de sens, démission intérieure, retrait de la vie sociale de l’entreprise).
  • Être présent de manière excessive : dépassement d’horaires, travail hors de l’entreprise le soir et les week-ends (une situation qui concerne essentiellement les cadres).
  • Être présent en mauvaise santé de manière volontaire et assumée ou de manière involontaire.

Ce phénomène est également appelé burn-in ou démission intérieure. Selon de nombreux experts des risques psychosociaux, son coût est élevé pour les entreprises. Il serait supérieur à celui lié à l’absentéisme.

PSYCHOLOGIE DU TRAVAIL
La psychologie du travail s’intéresse à la compréhension des situations de travail et à la transformation de l’organisation du travail.

QUALITE DE VIE AU TRAVAIL ou QVT
L’accord national interprofessionnel (ANI) du 19 juin 2013 définit la QVT comme « un sentiment de bien-être au travail perçu collectivement et individuellement qui englobe l’ambiance, la culture d’entreprise, l’intérêt du travail, les conditions de travail, le sentiment d’implication, le degré d’autonomie et de responsabilisation, l’égalité, un droit à l’erreur accordé à chacun, une reconnaissance et une valorisation du travail effectué« .
La qualité de vie au travail a comme objectif de concilier les modalités de l’amélioration des conditions de travail et de vie pour les salariés et la performance collective de l’entreprise. Elle fait valoir que la perception qu’ont les salariés de la qualité de vie au travail dépend de leur capacité à s’exprimer et à agir sur le contenu de leur travail. Elle met en avant le rôle des salariés et de leurs représentants en tant qu’acteurs de la construction des solutions proposées, notamment organisationnelles, aux côtés des directions, de l’encadrement et des experts.
Plus largement, la qualité de vie au travail correspond à une démarche proactive et globale de l’entreprise, cherchant à éliminer les contraintes professionnelles, à favoriser la santé-sécurité des collaborateurs et à promouvoir des pratiques « saines » de management. Il s’agit d’une démarche qui s’inscrit dans la durée, avec une participation active de l’ensemble des acteurs de la santé (CHSCT, Direction, médecin du travail, infirmière de santé au travail, assistante sociale, DRH, management,…) et des salariés.

RECONNAISSANCE
La reconnaissance est une forme de rétribution symbolique qui rétribue la mobilisation subjective du salarié (c’est à dire sa contribution, son investissement dans le travail, les efforts accomplis). Cette reconnaissance confère un sens au vécu du travail en transformant l’insatisfaction, la souffrance, en plaisir.

RISQUES PSYCHOSOCIAUX
La meilleure définition à l’heure actuelle est probablement celle rendue dans son rapport final (2011) par le Collège d’expertise sur les risques psychosociaux missionné par le Ministère du travail pour définir des indicateurs statistiques pour le suivi statistique des risques psychosociaux : Les risques psychosociaux y sont définis comme :  » les risques pour la santé mentale, physique et sociale, engendrés par les conditions d’emploi et les facteurs organisationnels et relationnels susceptibles d’interagir avec le fonctionnement mental ».
Ils recouvrent des risques professionnels d’origine et de nature variées, qui mettent en jeu l’intégrité physique et la santé mentale des salariés et ont, par conséquent, un impact sur le bon fonctionnement des entreprises.
On les appelle « psychosociaux » car ils sont à l’interface de l’individu ( le « psycho ») et de sa situation de travail.

SENS DU TRAVAIL
Notre rapport à notre travail n’est jamais neutre. Il est soit de plaisir, soit de déplaisir.
Il est assez habituel de voir le travail justifié par des raisons terre à terre du genre : « on travaille par nécessité, parce qu’il faut bien survivre, se nourrir, se vêtir, pourvoir aux besoins de sa famille, etc.« . Cet argument ne suffit pas, nous avons besoin du travail pour bien d’autres raisons que des raisons économiques. Nous en avons besoin pour le plaisir même d’agir, pour satisfaire au besoin de se sentir utile, de se sentir quelqu’un, etc. Pour la majorité d’entre nous, produire un travail de qualité est un élément important du sens du travail et donc de la santé.
Le sens que l’on donne à notre travail est toujours co-construit dans un double mouvement d’investissement de désirs inconscients et de validations sociales. Il est lié à l’histoire individuelle.
Aussi longtemps que le travail fait sens pour les gens, quand bien même il y aurait des désagréments, et il y en a toujours, la souffrance n’est pas pathogène.

SENTIMENT
Le sentiment résulte de la manière dont nous traitons la prise de conscience d’une émotion. Il renvoie à la perception de l’état physiologique du moment.
Le sentiment est ce que notre cerveau perçoit, ressent face à une personne ou à une situation.
le sentiment est un état énergétique d’intensité plus faible que l’émotion, ce qui permet de le vivre sur une durée plus longue, allant de quelques instants à quelques dizaines de minutes.

SOUFFRANCE AU TRAVAIL
La souffrance au travail est un affect qui désigne de façon générique ce qui, du vécu psychique au travail, est désagréable et déstabilisant. C’est un état de mal être lié par exemple à l’ennui, la monotonie, la peur, l’anxiété, la déception, l’insatisfaction, la colère, l’impossibilité de penser son activité, l’absence d’activité intellectuelle dans la réalisation de la tâche, l’absence de sens au travail, etc. Pour la psychodynamique du travail, la souffrance est consubstantielle à toute situation de travail, c’est à dire inhérente à la condition de l’homme au travail.
La souffrance, c’est l’épreuve du réel, l’épreuve de la résistance du réel. C’est cet état de lutte que vivent les travailleurs pour demeurer dans la normalité et ne pas sombrer dans la maladie.

La souffrance peut devenir pathogène. Selon C.Dejours, Psychiatre, Professeur au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) et directeur de recherche en « Psychodynamique du travail et de l’action », « La souffrance au travail, c’est le vécu qui surgit lorsque le sujet se heurte à des obstacles insurmontables et durables, après avoir épuisé toutes ses ressources pour améliorer l’organisation réelle de son travail vis-à-vis de la qualité et de la sécurité. En d’autres termes la souffrance pathogène commence lorsque le rapport du sujet à l’organisation du travail est bloqué ».

SOUFFRANCE ETHIQUE
C’est la souffrance ressentie par une personne à qui on demande d’agir à l’encontre de ses propres valeurs professionnelles, sociales ou personnelles. On parle de conflit de valeurs. Elle peut prendre différentes formes : avoir le sentiment de devoir accomplir des actes immoraux, devoir faire un travail d’une façon non conforme à sa conscience professionnelle ou un travail dont la qualité n’est pas conforme à son sentiment de travail bien fait, faire un travail inutile à ses propres yeux, se sentir écœuré parce qu’on bâcle le travail ou terrassé par la honte d’avoir accepté de nuire à autrui, etc.

La souffrance éthique est l’expérience de la trahison de soi. Cette souffrance apparaît lorsqu’on est amené à adopter des pratiques de travail avec lesquelles on n’est pas d’accord et qui vont à l’encontre de ses valeurs. On a alors l’impression d’être en porte-à-faux vis-à-vis de soi-même et d’une éthique professionnelle. La particularité de cette souffrance, c’est que le travailleur est victime de sa propre conduite : il souffre de ce qu’il fait lui-même. La souffrance éthique fonctionne toujours comme un aveu de participation, un aveu de culpabilité, elle apparaît au moment où l’on accepte de faire ce que l’on pense qu’on n’aurait pas dû accepter, même si on y a été poussé par la hiérarchie, l’organisation du travail, la peur du chômage… C’est cela qui fait que cette souffrance est tellement dévastatrice, on est allé trop loin, on a mis un pied dans la porte, et on est soi-même en train de contribuer à une dégradation de son rapport au travail. Elle peut mener au suicide.

STRESS AU TRAVAIL
Selon l’ANI du 02 juillet 2008, le stress au travail « survient lorsqu’il y a un déséquilibre entre la perception qu’une personne a des contraintes que lui impose son environnement de travail et la perception qu’elle a de ses propres ressources pour y faire face. L’individu est capable de gérer la pression à court terme mais il éprouve de grandes difficultés face à une exposition prolongée ou répétée à des pressions intenses […]. Le stress n’est pas une maladie mais une exposition prolongée au stress peut réduire l’efficacité au travail et peut causer des problèmes de santé ».

SUBJECTIVITE
La subjectivité se définit comme l’engagement de soi dans son activité professionnelle, la disponibilité à l’égard de l’entreprise. La subjectivité ne se voit pas, elle est insaisissable, inaccessible.
La subjectivité c’est ce qui est de l’ordre de l’émotion, du ressenti, de l’affect, et aussi ce qui est de l’ordre de l’éprouvé au sens d’épreuve de soi c’est à dire de ce que cela pose comme questions en soi ou interroge en soi.

TAKO-TSUBO
le Tako-Tsubo ou « syndrome du cœur brisé » est un incident cardio-vasculaire lié au stress et plus particulièrement à une forte émotion. Cette maladie du muscle cardiaque est aussi surnommée « faux infarctus » du myocarde. Si elle mime les symptômes de la crise cardiaque (douleur intense dans la poitrine, essoufflement ou encore arythmie), elle en demeure très éloignée et ne doit pas être prise en charge de la même manière.
Le Tako-Tsubo est une réaction à un stress aigu entrainant une libération brutale de catécholamines, les hormones du stress, qui se fixent sur des récepteurs spécifiques du muscle cardiaque. Le cœur se trouve alors sidéré, paralysé et ne se contracte plus. Environ 2000 cas sont détectés en France chaque année. Les femmes sont davantage touchées que les hommes, le plus souvent après la ménopause. Diagnostiquée à temps, cette forme d’insuffisance cardiaque aiguë est tout à fait réversible.

TRAVAIL REPETITIF
« Le travail répétitif est caractérisé par la réalisation de travaux impliquant l’exécution de mouvements répétés, sollicitant tout ou partie du membre supérieur, à une fréquence élevée et sous cadence contrainte« . Cette définition est issue du rapport sur le « travail répétitif » réalisé par Hervé Lanouzière, directeur général de l’Anact, à la demande de Marisol Touraine et François Rebsamen en juillet 2015.

VIOLENCES AU TRAVAIL
Selon l’ANI du 26 mars 2010, « la violence au travail se produit lorsqu’un ou plusieurs salarié sont agressés dans des circonstances liées au travail. Elle va du manque de respect à la manifestation de la volonté de nuire, de détruire, de l’incivilité à l’agression physique. La violence au travail peut prendre la forme d’agression verbale, d’agression comportementale, notamment sexiste, d’agression physique, etc. » Usuellement on distingue la violence interne (liée aux relations de travail avec les collègues ou la hiérarchie) de la violence externe au travail (liée aux contacts avec le public, les usagers ou les patients).

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