Origines des risques psychosociaux

Aujourd’hui, tout le monde s’accorde à dire qu’il y a une aggravation des problèmes de santé mentale au travail. La cause majeure de ce phénomène ne fait plus aucun doute : il s’agit des nombreux changements intervenus dans le monde du travail dans les années quatre-vingt à quatre-vingt-dix et qui se sont traduits par de nouvelles formes d’organisation du travail.

Les caractéristiques principales de ces nouvelles formes d’organisation du travail

  • Des évolutions technologiques et organisationnelles favorisant l’isolement
  • Une intensification du travail­
  • L’obsession de la performance et des résultats
  • Une logique de rentabilité accrue avec des nouvelles contraintes en matière de flexibilité, de coût, de délai
  • L’introduction de l’évaluation individualisée des performances, facilitée par le suivi informatisé de l’activité de chaque travailleur.

Elle conduit à une mise en concurrence généralisée entre travailleurs et entre services dans une même entreprise.
Il s’en suit une profonde transformation des rapports humains sur le lieu de travail : l’individualisation dérive vers le chacun pour soi et aboutit à des conduites déloyales entre collègues.
Au final, la confiance et le « vivre ensemble » se délitent, tandis que la solitude et la méfiance s’installent. Les individus se trouvent alors seuls et démunis contre les effets pathogènes de la souffrance au travail.
De plus, l’évaluation des performances repose sur le faux postulat selon lequel le travail serait mesurable. Or il ne l’est pas puisque, par définition, le travail est vivant, individuel et subjectif­­

  • ­Une profonde mutation des méthodes de management caractérisée par :

    • Mise en compétitivité et concurrence des individus en vue d’une productivité accrue : l’évaluation individualisée des performances pousse à la concurrence, à la compétition, aux conduites déloyales.
      Il en résulte une destruction des rapports de solidarité et de coopération et une déstructuration du « vivre ensemble »
    • Dictature de l’urgence, dictature de l’immédiateté, le « zéro délai »
    • Chasse aux temps morts
    • Méconnaissance du travail par les managers : pour compenser sa méconnaissance du travail et contrôler le travail de ses collaborateurs, le manager va accentuer les évaluations avec toutes sortes d’indicateurs de plus en plus abstraits
    • Précarité subjective : il s’agit d’empêcher le sujet de se stabiliser dans son travail, spatialement, géographiquement, et émotionnellement sous prétexte qu’un salarié heureux risquerait de s’endormir.
      ­
  • L’objectif de la « qualité totale » de la production, autrement dit d’un travail parfait. Or cet objectif repose sur une recherche de perfection illusoire puisqu’elle est évidemment inatteignable.
    Tiraillés entre la nécessité d’afficher de bons résultats et leur propre éthique professionnelle, certains salariés peuvent développer des symptômes de désorientation, de crise identitaire, de dépression pouvant aller jusqu’au suicide.
  • Une externalisation des activités jugées non stratégiques : le recours systématique à la sous-traitance a profondément déstructuré le travail collectif au sein des entreprises
  • Un contrôle possible permanent (via l’informatique)
  • Un comportement hostile des clients et usagers
  • Un manque de reconnaissance par la hiérarchie
  • Un contexte économique difficile
  • Une évolution forte des métiers modifiant les repères professionnels et la perte des identités professionnelles
  • Une très forte augmentation des contraintes gestionnaires.

­­La vision gestionnaire du travail prévaut actuellement dans la plupart des entreprises, ainsi que dans les administrations. Or, malheureusement, l’obsession de la performance et des résultats dénature le travail en le vidant de sa dimension humaine et collective.
Il es résulte une augmentation du nombre de pathologies du travail dont on peut distinguer cinq types :

  • les pathologies de « surcharge » (troubles musculo-squelettiques, « burn out », dopage…)
  • les pathologies post-traumatiques, c’est-à-dire consécutives aux agressions dont sont victimes certains salariés sur leur lieu de travail (personnels de banque, enseignants, caissières, infirmières…)
  • les pathologies du harcèlement
  • les tentatives de suicide et les suicides, apparus sur la scène professionnelle il y a une douzaine d’années
  • enfin, les pathologies du chômage (dépression, le plus souvent)

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